mobilize logo mobilize logo

comment la voiture électrique épouse l’évolution des nouvelles mobilités

voiture electrique
LEVEL UP

comment la voiture électrique épouse l’évolution des nouvelles mobilités

Acheter une voiture, en profiter et l’entretenir pendant quelques années, puis en changer ? Objectivement, le schéma traditionnel de la possession automobile n’est pas toujours le plus intéressant pour l’utilisateur. Sans compter qu’il impacte négativement les ressources naturelles. Autopartage, transport à la demande, covoiturage… Des solutions émergent, qui se fondent sur l’objet « voiture », tout en dépassant le modèle de la voiture individuelle. Pour minimiser les coûts d’usage et les impacts environnementaux, les nouvelles mobilités sont essentiellement électriques.

  • mobilité partagée
  • transition énergétique
  • transport à la demande
  • véhicule électrique

★ ☆ ☆
le véhicule électrique, allié de l’autopartage, de la location automobile de courte durée et de la voiture avec chauffeur

Faire l’expérience de l’autopartage automobile, c’est bien souvent découvrir les atouts de la mobilité électrique, tant les véhicules 100% électriques sont surreprésentés dans le parc de voitures partagées. Qu’il s’agisse d’un autopartage en free floating majoritairement présent dans les grandes villes car la voirie y est dense, ou d’un autopartage avec stations de retrait et de dépôt assimilable à de la location de courte durée accessible sur smartphone, les offres d’autopartage font la part belle à la mobilité électrique. Mobilize déploie une palette de solutions de nouvelles mobilités, de l’autopartage à la location automobile de courte durée, grâce à ses offres Zity by Mobilize et Mobilize Share. Savez-vous qu’un véhicule reste garé en moyenne 95% du temps, dont un quart correspond à un stationnement hors domicile ? L’autopartage électrique met à profit ces périodes d’immobilisation, car chaque stationnement est potentiellement une opportunité pour recharger le véhicule.

Le secteur d’activité de la voiture de transport avec chauffeur, aussi, est en pleine expansion. Il devrait quasiment doubler en 10 ans en Europe. Taxis et VTC sont particulièrement représentés dans les grandes agglomérations. Ils viennent, en complément des transports en commun urbains, répondre à des besoins ponctuels de transport flexible, sûr et confortable. Les entreprises du secteur comme les chauffeurs indépendants, sont séduits par l’électrique, notamment pour des raisons de coût d’usage contenu. Mais aussi parce qu’une voiture électrique permet de circuler dans les centre-villes et les Zones à Faible Émission (ZFE) réservés aux véhicules les moins polluants. Un avantage concurrentiel certain ! Mobilize Driver Solutions accompagne ces professionnels dans leur activité.

★ ★ ☆
la mobilité électrique, au centre du modèle de Mobility as a Service (MaaS)

Regarder n’importe quels film ou série n’importe quand ? Écouter un album ou une playlist dans toutes les circonstances ? Rester informé via différents canaux selon les périodes de la journée ou de la semaine ? Choisir son repas et se le faire livrer dans l’heure ? Dans de multiples domaines, chacun s’habitue progressivement à tout consommer à la demande. Pourquoi en serait-il différemment pour la mobilité ? Les innovations technologiques, fondées sur la connectivité en général et l’emploi du smartphone en particulier, ouvrent le champ des possibles.

Le modèle traditionnel de la possession d’une voiture individuelle peut être perçu comme contraignant, car associé à des problématiques d’entretien, d’assurance, de parking, etc. La liberté ressentie au volant de son véhicule pourrait être éclipsée par la charge mentale et financière supportée. La marque de Renault Group dédiée aux nouvelles mobilités, Mobilize, répond à cette problématique. La voiture – bien sûr 100% électrique – est conçue comme l’élément central de l’offre, sans pour autant être vendue. La berline Mobilize Limo est d’ores et déjà disponible pour les chauffeurs de VTCs ou de taxis. La micro-citadine Mobilize Duo le sera dès 2024. La voiture est surtout indissociable d’une panoplie de services complémentaires, qu’ils soient liés à l’assurance, à l’entretien, à la charge du véhicule, etc. Le package est commercialisé sous la forme d’un abonnement et s’adapte en fonction de l’évolution des besoins de l’utilisateur, pour une flexibilité maximale.

★ ★ ★
la voiture électrique, symbole de l’automobile propre

Le véhicule électrique est donc le plus adapté aux nouvelles mobilités, qui remplacent la notion de possession automobile par la notion d’usage automobile. Il ne s’agit plus de puiser dans les ressources naturelles pour fabriquer un produit, de consommer ce produit, puis de le jeter, selon le modèle traditionnel de l’économie linéaire. Le principe d’économie circulaire prend alors tout son sens. Un même véhicule servant à plusieurs personnes, les études montrent qu’une voiture en autopartage remplace 5 à 8 voitures particulières.

L’électro-mobilité est aussi intimement liée à l’écomobilité. Malgré l’impact environnemental de la production de sa batterie, une voiture électrique qui roule en Europe émet, tout au long de son cycle de vie, quasiment 3 fois moins de gaz à effet de serre qu’un véhicule thermique équivalent. La mobilité électrique est donc un levier non négligeable de la lutte contre le réchauffement climatique.

Zéro émission à l’usage, hors pièces d’usure, la voiture électrique n’émet pas de CO2… mais elle n’émet pas, non plus, de polluant ! Cet atout est particulièrement appréciable en ville, où densité du trafic et densité démographique se superposent. Les modélisations montrent que l’électrification de 20% du parc roulant en centre-ville y fait baisser de 45% la concentration en composants volatiles et de 25% la concentration en particules fines. Le véhicule électrique a donc un rôle à jouer sur le plan environnemental comme sur le plan de la santé publique, notamment en matière de mobilité urbaine.

de la mobilité douce à la mobilité durable, les solutions émergent

mobilite durable
REBOOT

de la mobilité douce à la mobilité durable, les solutions émergent

La mobilité douce s’impose de plus en plus comme une alternative crédible à la voiture individuelle. Mais est-elle aussi simple, flexible et synonyme de liberté que sa rivale ? Toute une panoplie de mobilités douces émergent, pour couvrir un maximum d’usages. La réduction de l’impact environnemental de nos trajets prend plusieurs chemins.

  • mobilité partagée
  • transition énergétique
  • transport à la demande

les mobilités douces : une famille qui s’agrandit

À l’origine, la définition de la mobilité douce était simple. Elle regroupait l’ensemble des mobilités non motorisées, c’est-à-dire les modes de déplacements dépendants de l’activité physique. Elle s’est ensuite élargie pour intégrer toutes les formes de mobilités alternatives à la voiture individuelle.

Les mobilités douces comprennent donc les mobilités actives, telles que la marche et le vélo. Elles incluent les innovations issues de la mobilité électrique : vélos à batterie, trottinettes électriques, gyroroues, hoverboards, etc. Dans ces cas, l’énergie motrice n’est pas uniquement, voire pas du tout, fournie par un effort physique. Aujourd’hui, les nouvelles formes de mobilités durables comme l’autopartage ou le covoiturage font aussi partie des mobilités douces.

Leurs points communs ? Par rapport à la voiture individuelle ou au transport en commun thermiques, elles réduisent les émissions de gaz à effet de serre et de polluant au roulage… ainsi que les nuisances sonores, ou encore olfactives. Mobilité douce et mobilité durable, encore appelée « éco-mobilité » se confondent. Sans compter que les mobilités actives ont aussi un bienfait sur la santé, pour rééquilibrer un mode de vie souvent sédentaire.

mobilités durables et trajets courts : le mariage idéal

Moins de pollution et moins de bruit. C’est tout ce dont les citadins peuvent rêver, surtout dans les centre-villes et les rues étroites, rapidement congestionnés par le trafic automobile. Les mobilités douces, qu’elles soient actives ou électriques, sont idéales pour assurer des courtes distances. La ville est donc leur terrain de jeu le plus évident. Les citadins ont recours aux mobilités douces essentiellement pour des trajets inférieurs à 2 kilomètres. Elles permettent de relier un point A à un point B, plus efficacement qu’à bord d’une voiture, car elles évitent une bonne partie des problèmes d’embouteillages et de stationnements.

Au-delà de cette courte distance moyenne, le maillage des transports en commun est suffisamment performant en ville pour opter pour le bus, le métro ou le tramway. Les mobilités douces sont donc complémentaires des transports en commun. Et leurs usages peuvent même se combiner : il n’est pas rare de voir une personne monter dans le bus avec sa trottinette électrique en bandoulière.

nouvelles mobilités individuelles : une cohabitation à inventer

La cohabitation entre cette panoplie de modes de déplacement ne va pas toujours de soi. Sur les trottoirs, la marche reste la mobilité douce la plus répandue. Les piétons doivent cependant partager ce précieux espace avec les rollers, skateboards, et trottinettes sans moteur… Les pistes cyclables, quant à elles, ne sont plus empruntées par les seuls vélos. On y voit aussi rouler tous les engins de déplacements électriques (trottinettes, hoverboards, gyropodes, monoroues, cyclomobiles légers, …).

La préoccupation de la sécurité est le corolaire de l’essor de ces « engins de déplacement personnel » (EDP), tant cette nouvelle forme de mobilité individuelle porte parfois mal le qualificatif de « douce ». Pour éviter la multiplication des accidents, les modes de déplacements électriques en agglomération ne doivent être utilisés que sur les pistes cyclables et par un conducteur âgé d’au moins 12 ans. En dehors des agglomérations, ils peuvent être autorisés sur les routes limitées à 80 km/h, et l’utilisateur doit alors porter un casque, un équipement rétro-réfléchissant et rouler avec les feux de positions allumés.

mobilités vertes et trajets plus exigeants : à chaque besoin sa réponse

Si de nombreux citadins sont comblés par les mobilités actives et les engins de déplacement personnel, ces solutions ne conviennent pas à tous, ni à tous les usages. Obligé d’attraper le vol de 8h10 chargé de grosses valises ? Besoin de ramener chez soi les achats les meubles qu’on vient d’acheter ? Des difficultés à marcher ? La voiture individuelle n’est plus l’unique solution à ces cas particuliers.

Pour des trajets intra-muros ou en banlieue, d’autres offres de mobilité prennent le relai, comme les taxis et les VTC, ou encore les véhicules en autopartage. Zity by Mobilize, le service d’autopartage 100% électrique, est présent dans les grandes villes de France, d’Espagne et d’Italie. Son application mobile et son accès en free-floating, c’est-à-dire sans station de retrait ni de dépôt, permettent à chacun de trouver un véhicule à proximité de son point de départ, et de le stationner après usage à proximité de son point d’arrivée.

Quant aux personnes ayant besoin de rayonner sur des distances plus longues ou dans des lieux moins dotés en transport en commun, elles peuvent aussi trouver des alternatives au schéma classique de possession d’une voiture individuelle. À l’écart des grandes agglomérations, l’autopartage automobile prennent la forme de services de location de courte durée, comme Mobilize Share. Sans oublier, le covoiturage, qui s’organise efficacement pour des trajets pendulaires domicile-travail, comme pour les déplacements plus exceptionnels et plus longs.

demain, repenser la ville en profondeur

ville de demain mobilize
REBOOT

demain, repenser la ville en profondeur

Trop dense, trop chaude, trop polluée. La ville d’aujourd’hui n’est plus en phase avec les nouveaux enjeux sociétaux et environnementaux. L’heure n’est plus au constat, mais désormais à l’adaptation. Elle doit se mettre à jour, pour faire la part belle à la mobilité, la connectivité et la durabilité. Bonne nouvelle, les solutions sont globalement connues ! Mais elles nécessitent de revoir en profondeur la manière de penser la ville. En concevant une mobilité et une transition énergétique au-delà du schéma automobile traditionnel, Mobilize compte bien participer à l’évolution positive de la ville, en mode « reboot ».

  • mobilité partagée
  • transition énergétique
  • transport à la demande

REBOOT 1 : apaiser l’espace urbain

La ville de demain n’ayant plus vocation à être traversée par d’importants flux automobiles, une partie de l’espace jusque-là dédié aux voitures est réalloué à d’autres besoins. Cela bénéficie surtout à la décarbonation de la mobilité, notamment avec le développement des pistes cyclables et des infrastructures permettant de stocker les vélos ou de les entretenir, des emplacements de stationnement et de recharge pour véhicules électriques, des équipements de stockage des colis, des voies piétonnes, etc.

Cet espace reconquis en voirie étend les possibilités de végétalisation, mais les arbres et autres bosquets verdissent aussi d’autres formes d’espaces libres, comme les toitures ou les recoins. La végétalisation des espaces urbains a plus d’un avantage. Elle permet tout à la fois de dépolluer l’air, de favoriser un retour de la biodiversité en ville et de créer des îlots d’ombre et de fraîcheur en temps de grosse chaleur. Le recours à la climatisation, néfaste pour l’environnement, baisse en conséquence, pour les bâtiments comme pour les automobiles. L’apparition des systèmes d’ombrières photovoltaïques sur les zones de stationnement, abritant les voitures des rayons du soleil tout en rechargeant leurs batteries, participe de cette « ville tempérée ».

REBOOT 2 : répondre à chaque besoin de mobilité

Rester immobilisé dans les embouteillages, chercher longtemps une place pour se garer une fois à destination, ou encore assumer les coûts fixes de sa voiture quelles que soient les circonstances, sont autant de freins à une mobilité fluide et sereine en ville. Le développement de la multimodalité, via une offre de transports en commun et de mobilités douces de plus en plus étoffée, répond à ces problématiques… Sans être, pour autant, la seule solution.

Le développement du « Vehicle as a Service » (VaaS) est une réponse complémentaire efficace. La voiture individuelle n’est plus l’alpha et l’oméga de la mobilité. Avec le VaaS, chacun choisit le véhicule le plus adapté à son besoin, par le biais de la souscription, de la location, ou encore de l’autopartage ; et opte – de façon tout aussi flexible – pour les services dédiés qui lui simplifient la vie, réduisent ses coûts et son empreinte carbone. Transports collectifs ou vélos pour les trajets pendulaires, voiture électrique compacte pour un déplacement porte-à-porte et sans effort, voiture hybride familiale pour un trajet long à plusieurs, etc. La mobilité se fait flexible, au sein de la ville, comme pour en sortir.

REBOOT 3 : optimiser le quotidien par la donnée

La ville de demain est une smart city : une ville rendue « intelligente » par la gestion appropriée de la data, dans une démarche de service rendu aux personnes. La cartographie en temps réel de l’utilisation de l’espace public permet aux différents acteurs locaux d’ajuster au mieux leurs réponses aux besoins des usagers, que ce soit en matière de mobilité, d’énergie, de propreté, de sécurité, … Pour la mobilité par exemple, en connaissant les flux de circulation dans un lieu et à une période donnée, on peut modéliser la situation et construire l’offre de services qui améliorera l’expérience de tous.

La data joue aussi un rôle crucial dans l’équilibrage du réseau électrique, afin de maximiser l’utilisation des énergies renouvelables bas-carbone dans le mix énergétique de la ville. Le smart charging des véhicules électriques en est le parfait exemple. Grâce à la connexion entre la voiture et le réseau électrique – via la borne de recharge et une application smartphone – la voiture se charge au moment où l’électricité est la plus disponible sur le réseau, c’est-à-dire la moins chère et la moins carbonée. Inversement, quand la demande d’électricité sur le réseau est globalement plus importante que l’offre, la recharge du véhicule est suspendue. Le système de recharge bidirectionnelle permet même au véhicule de restituer de l’électricité au réseau, pour éviter le recours à la production d’électricité à partir d’énergies fossiles. La data est ainsi au service du confort des usagers comme de la transition énergétique.

REBOOT 4 : mutualiser les ressources

Dans ce territoire dense et géographiquement circonscrit qu’est la ville, il est à la fois plus souhaitable et plus facile de partager les espaces et les services. La mutualisation des ressources est une évidence en milieu urbain. Les logements exigus offrent des prestations limitées aux besoins fondamentaux. Pour répondre à des besoins toujours plus divers, les citadins profitent de l’espace public ou de tiers lieux. Le développement du télétravail et des activités professionnelles nomades encourage la création d’espaces partagés de « coworking », la consommation de loisirs et de divertissement s’appuie sur de nombreux espaces communs dédiés, etc.

En matière de mobilité, un citadin est rarement loin d’une solution de transport. L’autopartage des voitures, vélos et trottinettes, est ainsi particulièrement approprié, que les véhicules soient déposés dans des stations de retrait, ou qu’ils soient laissés en voirie après utilisation. Un simple smartphone permet à chacun de localiser autour de lui le mode de transport disponible le plus approprié. Selon les cas, il joue également le rôle de pass pour faire fonctionner le véhicule et payer le trajet. Le partage des espaces et services urbains répond à une multitude de besoins de façon flexible.

Apaisée, mobile, connectée, partagée… la vie sera riche au sein de la ville de demain ! La cité a vocation à réconcilier les bénéfices individuels – notamment un mode de consommation « à la demande » – et les bénéfices collectifs de respect de l’environnement, de santé publique, etc. Les solutions de Mobilize existent déjà : un reboot vers une mobilité plus simple, plus résiliente, plus collective, qui s’affranchit des carcans de la voiture individuelle et participe activement à la neutralité carbone de la ville.

les employés, nouveaux oiseaux migrateurs

podcast mobilize
OPEN WORLD

les employés, nouveaux oiseaux migrateurs

  • mobilité partagée
  • transition énergétique

Podcast Mobilize

Les futures mobilités des employés – Les futures mobilités des employés – 

00:00
 / 
22:45
.
00:00
-10s
+10s

Les défis actuels exigent de nous une optimisation de nos ressources. En tête de liste : les véhicules professionnels, dont l’utilisation peut être largement améliorée. Dans ce contexte, les chefs d’entreprise ont accès à de nouveaux partenaires qui les aident à trouver d’autres utilisations pour leurs flottes. Quelles sont les grandes tendances en matière de mobilité, face aux enjeux environnementaux et aux différents besoins dans le domaine professionnel ?

Virginie Boutueil, Directrice adjointe du Laboratoire Ville Mobilité Transport (Ecole des Ponts ParisTech), et Guillaume Naegelen, Responsable Programme Mobilize Share chez Mobilize, vous font découvrir les nouveaux usages de ces employés multimodaux.

Intervention de Virginie Boutueil, Directrice adjointe du Laboratoire Ville Mobilité Transport (Ecole des Ponts ParisTech) :

Quelles sont les grandes tendances en matière de mobilité professionnelle ?

Si on se concentre plus spécifiquement sur la question des flottes automobiles d’entreprises, il y a quelques grands enjeux à positionner et on peut le faire, par exemple, à l’échelle de la France, qui est un cas d’étude intéressant. En France, les flottes automobiles de l’entreprise, c’est à peu près 15 %-16 % de la flotte totale de véhicules légers, donc de la flotte totale en circulation, mais quand on a dit ça, il ne faut pas oublier que dans la mesure où ces véhicules sont utilisés de façon particulièrement intensive par rapport à d’autres véhicules possédés par les ménages, par exemple, ces 15 %-16 % du parc se transforment en 25 % des kilomètres parcourus par les véhicules légers et en 25 %-30 % des émissions de gaz à effet de serre de la flotte de véhicules légers en circulation en France.

En fait, on est sur un parc avec d’importants impacts sur les plans environnementaux et énergétiques. On est également sur un parc avec d’importants impacts en termes sociaux. Dans la mesure où ces mobilités sont intensives, il y a des problématiques d’accidentologie, de sécurité des déplacements, de fatigue également pour les salariés concernés et il y a, enfin, des impacts économiques importants parce que dans un grand nombre d’entreprises, et en particulier des grandes entreprises, mais pas uniquement, la mobilité et les flottes automobiles dans la mobilité représentent le troisième poste de dépense après les salaires et l’immobilier.

Ces entreprises, elles ont perçu les évolutions en cours sur le plan des réglementations et puis, les évolutions commandées par les changements climatiques et les problématiques de santé publique associées à la pollution locale. Les entreprises se sont positionnées assez tôt sur une diversification des motorisations de leurs flottes, notamment en introduisant des véhicules électriques dans leurs parcs, mais également d’autres types de motorisation : au gaz naturel véhicules, plus récemment et de façon plus limitée à l’hydrogène, etc.

On est sur des flottes qui se renouvellent relativement rapidement par rapport aux flottes des ménages français et donc, pour les pouvoirs publics, ce sont des flottes qui sont intéressantes parce qu’elles constituent un levier de diffusion de ces innovations, justement, véhicules électriques et autres véhicules à motorisation alternative, dans le parc automobile français plus large, c’est-à-dire que ce sont des véhicules qui, après avoir été utilisés deux, trois, quatre ans par les entreprises, vont se retrouver sur le marché du véhicule d’occasion et donc, à disposition, notamment, des ménages français et donc, en faciliter la diffusion auprès des ménages français.

Pourquoi est-il important de souligner les catégories professionnelles lorsque l’on parle de mobilité ?

La mobilité professionnelle, de façon générale, ‘est une part importante de nos mobilités quotidiennes. Pour ne parler que du domicile-travail, le domicile-travail représente un peu plus de 20 % des déplacements totaux à l’échelle de la France. Les trois quarts de ces déplacements-là s’opèrent en voiture et donc, on est sur une partie significative des enjeux environnementaux et énergétiques des transports.

Quand on a fait une étude, il y a quelques années, sur « Quel était le portrait type des ménages équipés en véhicules d’entreprise en Île-de-France ? », par exemple, on s’est rendu compte que le profil de ménage le plus représenté, c’est ménage à haut revenu, ménage multimotorisé, ménage vivant en zone urbaine, ménage avec un chef de ménage âgé entre 35 et 55 ans.

Ceci étant dit, ce à côté de quoi il ne faut pas passer, c’est que 40 %, donc pas loin de la moitié des ménages équipés en véhicules d’entreprise en région francilienne, sont des ménages de catégorie socioprofessionnelle intermédiaire ou ouvrière. Et là, on a un autre profil, si je puis dire, de véhicules d’entreprise qui se dessine, qui est celui du véhicule du technicien de maintenance, de l’ouvrier du bâtiment, du représentant commercial, du véhicule outil qui certes, dans certains cas, peut servir à effectuer des trajets domicile-travail et peut, dans certains cas également, être utilisé pour des mobilités privées, mais de façon beaucoup plus limitée que pour ce qui concerne le véhicule d’entreprise dont je parlais au départ, à savoir celui du cadre ou des catégories socioprofessionnelles supérieures.

Avoir en tête la diversité des métiers et des catégories socioprofessionnelles qui sont concernées par ces véhicules d’entreprise permet d’éviter un certain nombre de raccourcis concernant l’utilisation qui en est faite, concernant la possibilité de basculer sur d’autres moyens de déplacements pour les gens qui y sont concernés.

Qu’en est-il des entreprises qui fournissent des voitures à leurs collaborateurs aujourd’hui ? Vous diriez qu’il y a des changements ?

Il y a des changements. Il y a des changements de diverses natures, si je puis dire. A fortiori, en période de crise, mais avant même la crise que nous connaissons actuellement sur les prix de l’énergie, sur les échanges économiques mondiaux, les entreprises avaient entrepris de rationaliser les coûts associés à leurs flottes. Qui dit rationaliser, voulait dire à la fois, pour ce qui était des véhicules de fonction, essayer de ramener les « Politiques voiture », en anglais « Car polices », à des choses plus raisonnables en termes, par exemple, de taille de véhicule, d’émissions de véhicules, avec à la clé des gains importants en termes de fiscalité pour les entreprises concernées.

Il y avait également des efforts de rationalisation sur les flottes de véhicules de service, avec notamment des débuts de mise en poules de véhicules qui, au préalable, étaient peut-être affectés plus directement à tel ou tel service, telle ou telle unité. Mise en poules, voire même mise en auto-partage interne d’entreprises. Ça, ce sont des évolutions qu’on voit à l’œuvre depuis une dizaine d’années en France et qui sont en train de s’accélérer.

Il y a d’autres évolutions, notamment l’introduction, et là aussi de façon un peu accélérée sur les dernières années, de véhicules à motorisation alternative, notamment pour en réduire les coûts à l’exploitation, c’est-à-dire qu’une partie de ces véhicules peuvent représenter des coûts d’investissement plus importants pour les entreprises, mais les entreprises, quand elles les affectent aux usages adéquats, peuvent se retrouver financièrement bénéficiaires à l’acquisition de véhicules plus onéreux, parce que les coûts d’exploitation, et notamment les coûts d’énergie, mais pas uniquement, les coûts d’assurance, les coûts de maintenance en sont plus avantageux.

On le sait, la révolution numérique transforme largement la mobilité. De votre côté, vous avez observé beaucoup de nouveaux usages grâce aux nouvelles mobilités et aux nouveaux services ? Et peut-on espérer une accélération et de nouvelles plateformes à venir ?

Il faut resituer les évolutions en cours dans la mobilité professionnelle, dans le cadre plus large des évolutions en matière de mobilité quotidienne, en France, en Europe, dans le monde. Une des transformations à l’œuvre, c’est la multiplication de plateformes numériques de mobilité partagée, notamment des services de mobilité partagée, qu’il s’agisse de taxis, de VTC, de services de partage de véhicules, de services de covoiturage, donc de partage de trajets, adossée à des applications smartphone, par exemple.

Le Laboratoire Ville Mobilité Transport a mis en place un observatoire mondial des plateformes numériques de mobilité partagée qui montre qu’en trois ans, simplement, si on regarde 2019-2021, on a eu à l’échelle mondiale un triplement du nombre de ces plateformes numériques de mobilité partagée dans le monde. C’est un phénomène mené par l’Europe et les États-Unis, mais dans lequel les grands émergents jouent un rôle très important et dans lequel énormément de pays en développement sont également impliqués.

Ce qui est intéressant, c’est qu’au-delà des services de mobilité partagée un peu traditionnels que je viens de citer : taxi, VTC, partage de véhicule, qu’il s’agisse de voiture, de vélo, de trottinette, de scooter, ce qu’on voit se développer dans les toutes dernières années de façon plus rapide, c’est le covoiturage, d’une part, mais également les services que les Américains appellent « Services de transport alternatif ».

Il faut entendre « Service de transport alternatif au transport public capacitaire » et donc, des services de transport à la demande, des services de navettes avec une qualité de service très fortement améliorée par le recours aux applications numériques et qui rendent possible de nouvelles évolutions en matière de mobilité pour accéder à son emploi le matin, pour accéder à ses clients dans la journée, etc., y compris dans des zones où le transport public capacitaire : le RER, le métro et même le bus, ne font pas de sens parce qu’ils ne pourraient pas bénéficier de remplissage suffisant.

Sur ces segments-là de services de mobilité : transport à la demande, transport par navette, par taxi partagé, par mini-bus taxi, qui sont des segments en très forte croissance dans un certain nombre de pays en développement, notamment, on pourrait observer des évolutions intéressantes et favorables dans nos pays développés, dans les villes et dans les campagnes, du fait de ces nouvelles applications.

Intervention de Guillaume Naegelen, Responsable Programme Mobilize Share chez Mobilize :

La transformation du secteur de la mobilité est un fait, mais diriez-vous que c’est lié aux changements d’attentes des consommateurs ou à la diversification des offres, notamment grâce au numérique ?

Cette évolution vient un peu des deux et finalement, si on regarde un peu, il y a quatre grands facteurs qu’on a pu identifier qui viennent faire évoluer la façon dont on consomme la mobilité. Le premier, qui est le facteur environnemental, où on se rend clairement compte que les gens sont de plus en plus sensibles à cette thématique, aussi bien le grand public, mais aussi les entreprises qui sont invitées de plus en plus à décarboner les trajets des collaborateurs. On pourrait citer, par exemple, ici le plan de mobilité qui est l’ancien plan de déplacements d’entreprises.

Un autre facteur qui fait évoluer cette mobilité, qui est le facteur sociétal, notamment, qu’on peut voir au travers de la Covid qui a fait émerger très fortement le télétravail et donc, a créé des rythmes d’alternance entre présence à domicile et présence sur le lieu de travail. Si on regarde un petit peu, ici, il y a une enquête de TraCov qui a été faite en France qui montre qu’en 2019, on était à peu près 4 % des travailleurs faire du télétravail et puis, en 2021, on passe à 27 %. C’est des années qui ont été un peu perturbées forcément par la Covid, ce sera intéressant de voir l’évolution des chiffres, mais en tout cas, il y a une tendance qui s’inscrit dans le temps long.

Un autre facteur important aussi qui est le facteur économique. Tout le monde regarde, en règle générale, le coût inhérent aux déplacements, aussi bien le particulier, et c’était d’ailleurs très bien illustré par le précédent podcast qui montrait que le coût du déplacement rentre dans des facteurs prépondérants dans le choix de sa mobilité. Ce facteur économique, on le retrouve aussi encore une fois au sein des entreprises, ça reste un cas PI de tête important pour un gestionnaire de flotte de maîtriser et d’optimiser le coût de déplacement des collaborateurs.

Puis, le dernier point qui est le facteur technologique. Le smartphone, aujourd’hui, est présent partout. On l’utilise pour communiquer, on l’utilise pour faire des achats, on l’utilise pour utiliser le transport en commun, on l’utilise pour s’informer. Il y a encore une fois cette tendance un peu du « Tout, tout de suite, partout ». On voit notamment le concept « ATAWAD » qui signifie « Any time, anywhere, any device » qui, je trouve, reflète assez bien la façon dont on utilise ces outils digitaux, à savoir n’importe quand, n’importe où et sur n’importe quel device, donc avec son téléphone, avec son ordinateur. En tout cas, la technologie fait clairement partie prenante de la façon dont on vit dorénavant et donc, par conséquent, nous, on doit s’adapter au regard de ces facteurs, adapter nos offres pour répondre à ces différents besoins et à cette évolution de la mobilité.

Dans quelle mesure cette transformation est-elle également accélérée par les préoccupations environnementales ?

Ce facteur environnemental est prépondérant et c’est d’ailleurs chez Mobilize, en tout cas, on en est complètement convaincu, plus qu’une conviction, que c’est une nécessité, finalement. La genèse de la création de cette marque se veut être une marque activiste qui veut jouer un rôle pour optimiser l’impact carbone de nos déplacements en réunissant le meilleur de la tech, de l’ingénierie, du design, de la finance, pour offrir une mobilité qui soit plus durable.

Ce facteur environnemental est hyper fort et quand on parle aussi avec nos clients, en l’occurrence, les entreprises, qui ont aussi ces problématiques de mobilité, on se rend compte qu’on est clairement dans la même optique. Les entreprises ont un double objectif aujourd’hui, c’est à la fois diminuer l’impact carbone des déplacements, et cette volonté aussi poussée par les pouvoirs publics et en parallèle de ça, optimiser les coûts de ces déplacements. Bien évidemment, cette bascule vers l’électrique et vers l’optimisation de l’usage va soulever plein de questions : des questions de la recharge, des questions de l’installation des bornes, des questions des technologies d’auto-partage, etc., et c’est là où, justement, qu’on souhaite se positionner pour accompagner les entreprises dans cette transition, au travers de solutions qui viennent s’adapter finalement à leur contexte à elles.

Nous parlons dans cet épisode des employés migrateurs, c’est-à-dire des personnes qui travaillent en utilisant plusieurs modes de transport. Pensez-vous que cela puisse être bien plus qu’une tendance, surtout dans le contexte du Covid ?

Clairement, oui. Comme on le disait, le Covid a bouleversé la façon dont on travaille et la façon dont on se déplace. Aujourd’hui, je pense qu’il y a encore un équilibre à trouver. On voit, d’ailleurs, qu’il y a une assez forte hétérogénéité de la façon dont on fait du télétravail en Europe. Si on regarde un petit peu les chiffres, je suis tombé sur une statistique d’Eurostat qui montre qu’en 2020, année perturbée puisqu’on a eu deux phases de confinement, mais quand même, en 2020, on avait d’un côté du spectre le UK qui avait à peu près 5 % de sa population en télétravail et puis, de l’autre côté, la Finlande qui avait 25 % de sa population en télétravail.

On se rend compte qu’il y a quand même une assez forte hétérogénéité au sein des pays, ce qui nous pousse à proposer des solutions flexibles et en tout cas, qui vont nous permettre de s’adapter aux contextes dans lesquels on les déploie. À côté de ça, le télétravail a apporté énormément de points positifs qui laissent penser que c’est beaucoup plus qu’une tendance. On peut en citer quelques-uns qui vont être l’équilibre vie privée/vie perso, passer moins de temps dans les transports, plus de temps en famille ou, tout simplement, pouvoir habiter plus loin.

Cet équilibre vie privée/vie perso, on constate aussi que les périodes de confinement, elles ont permis de montrer finalement que le télétravail fonctionne. Il y a un institut, l’Institut Sapiens, qui a réalisé une étude en 2020, qui montre que les phases de télétravail ont permis d’augmenter de 22 % la productivité. Encore une fois, année un peu exceptionnelle, assez particulière, donc je ne sais pas s’il faut prendre ces chiffres tels quel, mais en tout cas, on se rend compte que le télétravail fonctionne et c’est un point assez positif de ces périodes-là.

Cette tendance de télétravail, il y a une tendance de fond, dans le sens où chacun y trouve son intérêt, mais aussi les entreprises qui vont pouvoir, par exemple, réduire l’emprise foncière qu’elles ont au travers de leurs bâtiments, avec des personnes qui alternent entre temps de présence au bureau ou temps de présence à domicile. Elles vont pouvoir aussi élargir leur attractivité en termes de ressources humaines, en allant recruter des gens qui habitent plus loin, finalement. Le télétravail permet aujourd’hui d’habiter beaucoup plus loin que son lieu de travail. C’est vraiment l’idée de dire qu’il y a à la fois un intérêt d’un point de vue collaborateurs et aussi un intérêt d’un point de vue des entreprises, une sorte de win-win situation qui laisse penser que c’est un phénomène qui va s’inscrire dans le long. Il doit trouver encore son équilibre, mais qui est plus qu’une tendance éphémère.

Comment Mobilize peut répondre à ces nouveaux défis de mobilité ?

Je dirais, de plusieurs façons. De manière générale, en étant présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur, pour pouvoir offrir des solutions qui sont complètes et qui sont packagées, à savoir pour une entreprise, des véhicules électrifiés, accompagnés de l’installation de bornes de recharge, accompagnée de solutions de recharge en itinérance, des véhicules qui peuvent être aussi… On parlait de véhicules électriques, mais des véhicules qui peuvent être aussi adaptés à des typologies d’usage et des solutions de partage de véhicules, ce qu’on peut appeler du corporate car sharing, qui va permettre de pouvoir partager un véhicule entre les collaborateurs.

De manière peut-être plus précise, aussi avec Mobilize Share. Mobilize Share qui, en quelques mots, est une des solutions de mobilité déployées par Mobilize et opérées par le réseau de concessionnaires. Aujourd’hui, c’est à peu près 1 000 concessionnaires qui sont déployés dans près de 10 pays, avec un peu plus de 16 000 véhicules. Ici, on vient s’appuyer sur le réseau de concessionnaires qui, au-delà d’être un acteur local, finalement, qui connaît son environnement, va pouvoir adapter les offres de mobilité en fonction de ce contexte et des besoins qui sont recensés sur son territoire, aussi bien des besoins des particuliers que des besoins des professionnels.
C’est vraiment en étant en contact avec ces entreprises locales qu’il va pouvoir adapter la solution avec les besoins de cette entreprise-là. On parle aujourd’hui beaucoup plus de multimodalité, c’est-à-dire : est-ce qu’il est toujours aussi pertinent d’avoir un véhicule, alors que nos besoins de mobilité varient entre, parfois, un véhicule utilitaire, parfois un véhicule particulier, parfois une citadine, parfois un véhicule plutôt typé routier et puis, parfois pour quelques heures, voire quelques jours, voire quelques semaines ? C’est là où, vraiment, on se rend compte qu’on a besoin d’adapter nos solutions au contexte local, donc qui de mieux que le concessionnaire qui, lui, est réparti au sein du territoire et connaît les spécificités de ce contexte local pour le faire ?

Quand une entreprise utilise Mobilize Share pour partager son poule de véhicules avec ses collaborateurs, le collaborateur va passer au travers de cette application pour pouvoir réserver son véhicule à titre privé ou à titre professionnel, et le collaborateur va utiliser la même application s’il souhaite utiliser des véhicules qui sont situés, par exemple, à la gare de Nice, pour continuer son trajet professionnel. C’est-à-dire qu’il a le choix, soit de prendre des véhicules qui sont situés au sein de son entreprise, soit d’utiliser la multimodalité et de faire son trajet en train jusqu’à sa destination et finir son trajet en utilisant un véhicule Mobilize Share, qui sera la même application, encore une fois, que celle qu’il utilise pour ses véhicules d’entreprise, pour aller finaliser son trajet et aller jusqu’à chez son client ou sa destination.

Qu’en est-il des projets à l’étranger ?

Aujourd’hui, déjà, Mobilize se veut être une marque du groupe Renault international. Si je prends l’exemple de Mobilize Share dont on a parlé, comme je le disais, il est déployé dans près de 10 pays, à peu près 1 000 concessionnaires aujourd’hui utilisent ou déploient cette solution sur leur territoire. On est présent principalement en Europe, en Amérique latine, avec la Colombie ou le Brésil.

Si je prends justement l’exemple du Brésil, Renault Brésil a commencé en 2019 à déployer des solutions d’auto-partage au travers de cette solution Mobilize Share, d’abord, à destination de ses employés, pour un usage professionnel, et s’est rendu compte assez rapidement qu’il y avait une volonté particulière d’aller déployer cet usage à titre aussi personnel, c’est-à-dire le soir, le week-end, quand ces véhicules ne sont pas utilisés pour des besoins professionnels.

Très vite, on a noté un fort engouement avec une répartition d’usage qui s’est voulue être à 50/50 entre le professionnel et le personnel et finalement, le Brésil avait utilisé son expérience personnelle au travers des collaborateurs Renault pour aller proposer cette solution à d’autres entreprises. Aujourd’hui, c’est plus de 1 400 employés qui utilisent cette solution-là et ça vient contribuer à ce qu’on pouvait dire au début, l’équilibre vie pro/vie perso et d’avoir des solutions qui sont complètes et qui vont permettre, derrière, d’optimiser le taux d’utilisation de ces véhicules. Parce que pour l’entreprise, quand ces véhicules ne sont pas utilisés à titre professionnel, pouvoir les louer à ses collaborateurs, ça vient contribuer à l’optimisation du coût qu’elle recherche, ça vient contribuer, bien sûr, au confort du collaborateur et ça vient contribuer à mettre plus de gens dans une seule et même voiture, donc ça a aussi un impact environnemental, quelque part.

C’est la fin de cet épisode, merci Virginie Bouteuil et Guillaume Naegelen d’avoir partagé avec nous votre vision. Merci à vous de nous avoir suivis et à très bientôt pour de nouveaux épisodes d’Open World avec Mobilize et Usbek & Rica.

les enjeux liés de la décarbonation de la mobilité et de son financement

EWAYS

les enjeux liés de la décarbonation de la mobilité et de son financement

  • design
  • transition énergétique

Podcast Mobilize

Camille Combe au micro de l’ADN – Camille Combe au micro de l’ADN – 

00:00
 / 
12:34
.
00:00
-10s
+10s

Camille Combe, chargé de mission à la Fabrique de la Cité, nous parle du financement de la mobilité dans un monde post-carbone.

l’énergie symbiothique et son application au domaine de la mobilité

EWAYS

l’énergie symbiothique et son application au domaine de la mobilité

  • design
  • transition énergétique

Podcast Mobilize

Isabelle Delannoy au micro de l’ADN – Isabelle Delannoy au micro de l’ADN – 

00:00
 / 
16:14
.
00:00
-10s
+10s

Isabelle Delannoy, environnementaliste, nous parle de la théorie de l’économie symbiothique pour minimiser l’impact de nos mobilités sur l’environnement.

nouvelles infrastructures pour une nouvelle mobilité

EWAYS

nouvelles infrastructures pour une nouvelle mobilité

  • design
  • transition énergétique

Podcast Mobilize

Julien Villalongue au micro de l’ADN  – Julien Villalongue au micro de l’ADN  – 

00:00
 / 
13:46
.
00:00
-10s
+10s

Julien Villalongue, directeur de Léonard, la plateforme de prospective et d’innovation du Groupe Vinci, nous livre son regard sur la mobilité du futur. 

les villes, laboratoires de la mobilité

ville laboratoires
SCOREBOARD

les villes, laboratoires de la mobilité

Espaces densément occupés par excellence, les villes font office de laboratoires permanents en matière de transition écologique, notamment dès qu’on parle de mobilité. Elles concentrent de nombreuses initiatives pour la mise en place de nouveaux usages ou dispositifs qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Mobilize – avec ses offres de mobilité partagée, de mobilité à la demande, et ses solutions de recharge pour véhicules électrifiés – accompagne les villes vers la neutralité carbone.

  • mobilité partagée
  • stockage énergétique
  • transition énergétique

Améliorer le mix d’électricité verte

Les véhicules électriques en libre-service circulant dans la ville d’Utrecht, aux Pays-Bas, sont susceptibles, une fois connectés aux stations de recharges publiques, de restituer au réseau une partie de l’électricité contenue dans leur batterie. Ce système fondé sur la technologie vehicle-to-grid (V2G) équilibre les cycles, en chargeant les batteries quand la demande est faible et en la restituant aux heures de forte consommation. De quoi encourager l’utilisation de sources d’énergies renouvelables intermittentes.

Offrir une mobilité à la carte

Helsinki, ville réputée modèle en matière de respect environnemental, parie sur une mobilité à la demande intégrée dans une application unique. Dans les faits, la capitale finlandaise a mis en place un système de MaaS (Mobility as a Service(1)) centralisé. Chaque utilisateur a ainsi accès à tous les moyens de transport et peut combiner ses modes de déplacements en un seul clic, que ce soit le taxi, le métro, le tramway, le bus, la voiture, le vélo… L’application propose aussi des services de réservation, de planification et de paiement. Tous les transports dans la poche, en quelque sorte.

Allier l’utile à l’agréable

Initié il y a quelques années avec 2 parkings pilotes, la ville de Toulouse teste un principe d’ombrières photovoltaïques recouvrant 12 parkings répartis dans la ville pour une surface totale de 6 100 m2. Ces installations autonomes ont la capacité de produire 1000 MWh chaque année, soit la consommation de 350 personnes. Les véhicules stationnés peuvent profiter de l’ombre des installations et être rechargés par une électricité verte produite on ne peut plus localement.

Décongestionner le centre-ville

Le centre-ville de Ljubljana, capitale de la Slovénie a été une des premières en 2007 à fermer son centre-ville, soumis aux congestions permanentes. À la place, la municipalité propose un dispositif complet pour continuer à desservir la ville : taxis électriques gratuits pour les seniors et les parents avec enfants, amélioration du réseau cyclable et des transports en commun, limitation à 30 km/h généralisée, véhicules de livraison autorisés uniquement entre six et dix heures du matin… et même une zone de 10 hectares sans aucune voiture. Une mobilité adoucie pour un centre-ville qui respire mieux.

Encourager les mobilités douces

Mise en œuvre en 2008, la « low emission zone(2) » de la ville de Londres a réservé l’accès au centre-ville aux véhicules les moins polluants. Elle a été précurseur pour d’autres grandes villes européennes comme Anvers, Copenhague, Paris, Milan ou Berlin. En 2019, le dispositif a été renforcé par la délimitation d’une « ultra low emission zone(3) » et même d’une « zero emission zone(4) » pour l’hyper-centre de la ville. Il se combine avec la « London Congestion Charge », péage limitant l’accès à la ville. Marche à pied et mobilité douce recommandées !

Offrir le stationnement

Depuis mi-2021, le stationnement en centre-ville de Paris est gratuit durant 6 heures consécutives pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables qui émettent moins de 60 grammes de CO2 au kilomètre. Cette mesure complète le dispositif « disque vert », qui offre aux automobilistes d’un véhicule propre jusqu’à deux heures de stationnement gratuit en ville.

Calculer ses économies

La ville irlandaise de Dublin a mis en place un système d’éco-calculateur en ligne qui estime les émissions de CO2 évitées par les usagers préférant les transports en commun au véhicule individuel. Objectif : favoriser les usages vertueux en informant sur l’impact de ce qu’on ne consomme pas. Une manière de sensibiliser les usagers aux bénéfices environnementaux des transports en commun.

Robotiser les petites livraisons

Le dernier kilomètre de la livraison est le point logistique névralgique du e-commerce en ville. Pour fluidifier ces courtes livraisons au client final, la ville texane de Huston adopte les grands moyens, en faisant circuler de petits véhicules autonomes sur ses trottoirs. Des robots livreurs bardés de caméras 360° et de capteurs ont donc désormais le droit d’arpenter les rues de la ville pour transporter alimentation, médicaments et colis divers jusqu’à la porte du destinataire. De quoi désengorger les routes encombrées de la mégapole américaine.

(1) La Mobilité comme Service ; (2) Zone à faibles émissions ; (3) Zone à très faibles émissions ; (4) Zone à zéro émission

Mobilize Fast Charge, bientôt 200 stations de recharge pour véhicules électrifiés en Europe

KEYNOTE

Mobilize Fast Charge, bientôt 200 stations de recharge pour véhicules électrifiés en Europe

Situés proche d’une voie rapide, les stations Mobilize Fast Charge permettront la recharge de tout véhicule électrifié… le temps d’une courte pause à savourer dans un espace dédié. Régis Fricotté, Directeur des ventes, nous parle de ce réseau de charge ultrarapide !

  • transition énergétique
  • véhicule électrique
  • vision de marque

 

Vous connaissez l’idée reçue selon laquelle il est difficile de faire de longs trajets en véhicule électrique ? Mobilize Fast Charge la dément, pour que voyager en voiture électrique devienne une évidence, notamment à travers les différents pays d’Europe.

loin des métropoles, quand les plus petites villes et les campagnes portent le changement

OPEN WORLD

loin des métropoles, quand les plus petites villes et les campagnes portent le changement

  • mobilité partagée
  • transition énergétique
  • véhicule électrique

Podcast Mobilize

Les localités au secours de la mobilité – Les localités au secours de la mobilité – 

00:00
 / 
20:32
.
00:00
-10s
+10s

Dans une société confrontée aux conséquences du réchauffement climatique et de plus en plus soucieuse de son impact sur l’environnement, les voitures individuelles deviennent le symbole d’une époque dépassée. Alors comment les décideurs des différentes communes qui constituent les territoires choisissent-ils de répondre à ces enjeux ? Quelles solutions mettent-ils en place pour assurer à leurs habitants une mobilité à la fois durable et pratique ?

Marie Huyghe, Consultante en mobilité et membre de la SCOP Odyssée Création, Ingénieure de recherche chez Laboratoire CNRS-CITERES, et Anne-Lise Castel, Directrice des services de mobilité de Mobilize, vous emmènent à la rencontre de la mobilité loin des métropoles.

Intervention de Marie Huyghe, Consultante en mobilité :

Aujourd’hui, nous voyons au quotidien que nos habitudes de déplacement sont en train de changer. À quoi ressemble la mobilité aujourd’hui en milieu rural ou périurbain ? Et quels sont les principaux enjeux auxquels ces territoires sont confrontés ?

On peut caractériser cette mobilité avec pas mal de différents éléments. Je vais en retenir deux pour le moment. La question des parts modales, d’une part, c’est-à-dire quel pourcentage des trajets sont faits avec la voiture, les transports en commun, etc. Aujourd’hui en rural, il faut bien avouer que la voiture est totalement majoritaire, mais avec des parts modales voiture qui tournent autour de 80, voire 90 % dans certains territoires et pour certains motifs.

Donc, une voiture qui a encore toute la place, une voiture dont la part modale ne diminue pas tellement. Si on regarde les différentes enquêtes qui sont faites à l’échelle nationale, il y en a une en 2008 et il y en a eu une plus récemment. On voit que cette part modale voiture ne change pas tellement, mais il faut quand même noter que, notamment depuis le confinement, il y a des signaux faibles qui sont intéressants, si on regarde ce qui se passe du côté du vélo, avec une pratique du vélo pour le quotidien et surtout pour les déplacements loisirs, qui est en très nette augmentation dans ces territoires ruraux et périurbains.

La part modale, c’est un premier indicateur. L’autre élément qui est intéressant à creuser, ce sont aujourd’hui les distances qui sont parcourues par les ménages en rural. Si on regarde les distances moyennes et en particulier les distances moyennes pour les déplacements pendulaires, donc domicile-travail, on est à des distances qui sont autour de 15-17 kilomètres. Donc, ce sont des distances importantes tant en distances qu’en temps et en coût pour les ménages. Ça, c’est une première chose.

Et on estime que, au quotidien, les ménages font autour de 30 kilomètres par jour. Ça, c’est important. Néanmoins, ce qui me semble intéressant quand on parle d’évolution des pratiques et notamment de report vers des modes actifs vélo et marche, c’est de noter qu’aujourd’hui, il y a 40 % des déplacements en rural en France qui font moins de 5 kilomètres. Et 5 kilomètres, on considère que c’est une distance qui est faisable à vélo à assistance électrique. Pas pour tout le monde, évidemment, pas tout le temps, mais en tout cas, c’est une distance qui concrètement se fait bien autrement qu’en voiture. Alors que je vous le disais, aujourd’hui, ces déplacements sont faits très majoritairement encore en voiture.

Vous parliez de la question des grandes distances. Face à ces contraintes et aux besoins de ses habitants, quelles sont leurs réactions dans ces territoires et est-ce qu’ils souhaitent modifier leurs habitudes ?

Il y a deux choses. Leur réaction : il faut un peu, par exemple, regarder ce qui se passe en ce moment, ce qui se passe depuis le renchérissement des carburants avec la guerre en Ukraine, etc. On voit bien qu’on a de plus en plus d’habitants et de salariés qui font remonter à leurs élus ou à leurs employeurs leurs difficultés de mobilité. Donc aujourd’hui, on ne peut plus considérer que la dépendance à l’automobile qu’on observe dans ces territoires et qu’on observe dans les pratiques des ménages, est satisfaisante. On le savait. Aujourd’hui, on a toute une partie de la population qui est exclue de ce système automobile et qui se retrouve avec des difficultés de mobilité, d’accès à l’emploi, d’accès aux commerces, etc.

On savait que ce système tout automobile n’était pas satisfaisant, mais aujourd’hui, c’est de plus en plus criant et les ménages le font remonter. Ça, c’est du côté des réactions. Après, votre question, c’était : est-ce qu’ils veulent modifier leurs habitudes ? La réponse n’est pas si simple. On a tendance, comme quand on parle de transition écologique, à en mettre beaucoup sur le dos des individus, à dire : « Vas-y, laisse un peu ta voiture et passe à autre chose ». Pour que les ménages puissent adopter d’autres pratiques, il faut d’abord qu’ils soient dans un environnement qui leur permette de le faire.

Aujourd’hui, je dirais qu’il y a trois acteurs qu’il est important de faire travailler. Il y a les collectivités dont aujourd’hui, c’est le rôle de faire évoluer l’environnement dans lequel on se déplace, d’aménager les territoires de façon moins dépendante à la voiture, de développer des alternatives à la voiture. Il y a les employeurs qui sont un acteur très intéressant, notamment pour faire de l’animation autour de la mobilité, pour encourager leurs salariés à se déplacer autrement. Et il y a les individus, qui eux, ont à charge de faire évoluer un peu leurs habitudes, encore une fois, quand l’environnement le permet.

Vous accompagnez les élus dans leurs réponses face à ces enjeux. Comment les territoires répondent-ils ? Est-ce qu’ils ont évolué ces dernières années et quels sont les freins ou les encouragements auxquels ils font face ?

Est-ce que ça a évolué ces dernières années ? Oui. Quand j’ai commencé à travailler sur la question, il y a une dizaine d’années, je parlais régulièrement avec des collectivités qui me disaient : « Ne vous inquiétez pas, il n’y a pas de problème. Et de toute façon, on a le véhicule électrique ». Puis, ça a changé au fil des ans, véhicule hydrogène, voire véhicule autonome. En tout cas, il y avait une solution technique qui était toute trouvée dans la tête des décideurs. Et surtout, on avait des enjeux environnementaux que vous évoquiez au départ, qui n’étaient absolument pas pris en compte. On ne considérait pas que l’impact de la mobilité en termes d’émissions de gaz à effet de serre, c’était un problème. Tout ça, je pense que ça évolue et aujourd’hui, on peut réellement dire que la mobilité est considérée comme une question dont les collectivités doivent s’emparer. Ça, ça a changé.

Néanmoins, je dirais qu’il y a encore des sujets qui sont un peu tabous quand on évoque la question de la mobilité et notamment celle de la réduction de la place de la voiture. Aujourd’hui, la voiture n’est pas du tout détrônée dans les territoires. Par contre, ce qu’on voit, c’est que les collectivités cherchent à développer des offres complémentaires à la voiture, mais pas des offres alternatives à la voiture. On ne cherche pas à remplacer la voiture, simplement à pouvoir se déplacer quand la voiture n’est pas disponible. Je pense qu’on est un peu au milieu du gué et qu’on peut encore faire du chemin.

Mais encore une fois, il y a quand même beaucoup de choses qui encouragent les collectivités à bouger et notamment, il faut le souligner, de très nombreux appels à projets avec de l’apport de financements qui sont proposés par le gouvernement, par France Mobilités, par l’ADEME. Et qui encouragent réellement les collectivités à développer des solutions, à développer des documents stratégiques, etc.

Et concrètement, quelles sont les réponses des territoires qui parviennent à dépasser ces freins ? Quelles sont les innovations que vous voyez apparaître de votre côté ?

Je ne dirais pas qu’on parle d’innovations. Il faut arrêter d’espérer qu’on va trouver une solution, une innovation miracle qui permettrait de remplacer la voiture, qui est un outil absolument magique. Aujourd’hui, on n’a rien qui va remplacer ça. On va parler d’un bouquet de solutions. Très concrètement, qu’est-ce qui va permettre de se déplacer autrement qu’en voiture solo ? Ça va être un bouquet de solutions : transports en commun, covoiturage, modes actifs, autopartage, si on pense aux évolutions de l’usage de la voiture.

Puis j’évoquais tout à l’heure, il faut aussi travailler sur la demande de mobilité, c’est-à-dire ne pas chercher à assurer nos déplacements autrement, mais aussi chercher à diminuer nos besoins en déplacement. Et ça, ça va se faire, par exemple, en développant des territoires dans lesquels les différentes fonctions du territoire, résidentielle, emploi, commerce, etc., ne sont pas à des distances tellement importantes qu’on est obligé de les réaliser en mode motorisé. Penser des territoires un peu plus denses, un peu plus mixtes, c’est aussi ça qui fera qu’on pourra se déplacer plus facilement à pied ou à vélo.

Et selon vous, est-ce que ces changements sont aussi favorisés par l’arrivée d’une population urbaine dans ces territoires ? Avec les départs de grandes villes et le télétravail, est-ce qu’on peut imaginer que ces nouveaux arrivants, qui sont plus à l’aise avec une offre de mobilité multiple, participent à faire accepter ce changement plus rapidement ?

Il y a deux choses sur lesquelles je voudrais rebondir. La première chose, c’est que oui, quand on a des populations qui arrivent dans un village ou dans une ville moyenne, en disant : « Nous, on vient d’une grande ville et on n’a pas du tout envie d’arriver ici et de devoir acheter deux voitures et de subir cette dépendance à la voiture ». Quand on a ces demandes-là, cette pression-là, qui est exercée auprès des élus, oui, évidemment, ça participe à faire bouger les lignes. Tout comme tout le travail que font les associations cyclistes, de marcheurs, etc., quand ils mettent la pression sur les élus pour que les choses bougent. Ça, c’est une première chose. Oui, l’arrivée de nouveaux habitants avec de nouvelles attentes, de nouvelles valeurs, d’autres cultures de la mobilité, ça participe à faire changer des lignes.

Je voulais rebondir sur la question du télétravail. On a beaucoup vu le télétravail, comme encore une fois, une solution miracle. On espère toujours des miracles. Mais le télétravail, en soi, c’est intéressant. Ce qui est sûr, c’est que c’est intéressant en termes de rééquilibrage vie privée, vie perso. Et qu’effectivement, certains jours de la semaine, on n’est plus obligés de subir les déplacements longs, contraignants, pour aller au travail. Néanmoins, il ne faut pas considérer que le télétravail, ça aboutit à une baisse des distances parcourues.

Ce qu’on observe, c’est un peu l’inverse, c’est que les individus qui pratiquent le télétravail de manière régulière et plusieurs jours par semaine, ont au contraire tendance à avoir plus de déplacements et à parcourir plus de distance globale. Parce qu’ils se déplacent moins pour le travail, mais, soit ils vont avoir d’autres activités de loisirs, qui fait que de toute façon, ils vont se déplacer aussi. Soit, ce qu’on observe, c’est que ce sont aussi des habitants qui vont, par exemple, profiter de la possibilité de télétravailler pour s’éloigner, pour aller habiter en rural, en périurbain, etc. Et des individus qui avant se déplaçaient, par exemple, en transports en commun ou à vélo parce qu’ils étaient proches de leur lieu de travail, là, deviennent dépendants de la voiture. En tout cas, il faut aussi considérer les effets rebonds auxquels ça va aboutir.

On le sait, quoi qu’il en soit, la question de la transition des mobilités, on est sur une question de transition profonde qui concerne tous les habitants des territoires, quel que soit leur rôle. Est-ce qu’on peut imaginer que ces changements puissent enclencher un cercle vertueux qui permette une réponse adaptée à l’urgence climatique ?

Est-ce que ça peut enclencher un cercle vertueux ? Oui. Là en tout cas, on peut espérer que toutes les crises qu’on observe, tout ce qui est, crise économique pour les individus, crise environnementale dont on perçoit les conséquences de plein fouet, on peut espérer que ça fasse bouger les gens. Mais je dirais : « On peut espérer. » Parce que quand on regarde ce qui se passe, oui, il se passe des choses, mais on est encore très loin du compte. Je le disais, la voiture n’est pas du tout détrônée aujourd’hui. On est très loin du compte. Il faut aller beaucoup plus vite, il faut faire beaucoup plus. Sauf que, concrètement, quand on regarde les freins aujourd’hui, il y a des freins financiers. Si on regarde du côté des collectivités dont je disais qu’elles doivent agir en premier lieu. Aujourd’hui, les collectivités ont des difficultés aussi à financer ces projets de mobilité. Ça, c’est un premier frein.

Il y a des difficultés en termes de compétences et d’ingénierie aujourd’hui dans les territoires ruraux, que ce soit à l’échelle communale ou à l’échelle intercommunale, ce qui est plus pertinent pour travailler sur la mobilité. Mais on n’a pas nécessairement les compétences. Concrètement, ça veut dire qu’on n’a pas de chargés de mission mobilité qui puissent travailler cette thématique sur le long terme. Et c’est là toute la difficulté. Aujourd’hui, on fonctionne beaucoup sur la base d’appels à projets qui durent deux ans, trois ans. Et la grosse difficulté, c’est de mener des politiques sur le long terme parce qu’on a besoin de long terme pour que les gens fassent évoluer leurs habitudes. Ce qui se passe sur le temps.

Et il y a une troisième difficulté aussi aujourd’hui, je disais financière, en termes d’ingénierie et de compétences. C’est aussi, je pense, que pour certains élus, la question est tellement énorme. On leur demande tout simplement de faire évoluer un système qui a prévalu pendant 60 ans et dont on a considéré qu’il était absolument satisfaisant pendant 60 ans.

Et on leur demande de changer ça du tout au tout. On leur demande aussi, dans un certain sens, de s’opposer ou d’imposer des contraintes à leurs concitoyens et à leurs électeurs. On comprend bien aujourd’hui que c’est extrêmement difficile pour ces élus d’avancer sur cette question. Concrètement, il y a un vrai besoin d’accompagnement de ces territoires, de la part de l’État, de la part de régions et de la part d’instituts de formation qui vont apporter des compétences, et apporter un peu de confiance à ces élus et à ces décideurs et leur dire : « Oui, vous pouvez agir à votre échelle ».

Intervention de Anne-Lise Castel, Directrice des services de mobilité de Mobilize :

Comment Renault et Mobilize s’adaptent-ils à la diversification des mobilités dans les zones rurales et périurbaines ?

Déjà, je pense que la mobilité rurale est en train d’évoluer parce que, de plus en plus, les gens sont sensibles à l’usage de l’automobile. D’une part, parce que l’automobile devient un produit assez rare et cher. Du fait, notamment, de la crise des composants que l’on peut subir en ce moment en partie, et du fait aussi du peu d’usage que les citoyens peuvent avoir de leur véhicule. C’est un déplacement un peu pendulaire, c’est-à-dire que les citoyens vont de leur lieu, de leur ville, de leur maison jusqu’à leur lieu de travail, peuvent poser leur véhicule, voire prendre un transport public ensuite. Et leur véhicule n’est pas utilisé pendant 90 % du temps. C’est un moyen de transport quand on le possède, qui est assez peu rentable quand on acquiert un véhicule. Ce que l’on propose chez Mobilize, c’est de ne pas acquérir le véhicule, d’en être le locataire pour certains services et de ne payer qu’à l’usage.

C’est-à-dire qu’on va partager des moyens de transport qui sont des moyens de transport privé en complément des moyens de transport public. Et ça, ce sont des demandes que l’on a de plus en plus de la part des villes, y compris des petites communes qui souhaitent mettre des véhicules en autopartage à disposition des citoyens. Pour qu’ils puissent faire en autopartage, par exemple, ces transports un peu pendulaires, ou aussi pour pouvoir faire, par exemple, des déplacements plus spontanés dans la journée, sans forcément devoir acquérir un véhicule. Donc l’usager ne paie que l’usage de sa mobilité en complément souvent du transport public.

Et quelles sont les propositions que vous avez mises en place avec les territoires pour répondre à ces enjeux ?

On peut citer par exemple la ville de Nice qui est une des grandes villes avec laquelle on travaille depuis quelques années maintenant, avec la marque Mobilize Share qui propose ce service d’autopartage que l’on peut prendre un peu partout dans la ville. Et dans ces cas-là, c’est le concessionnaire Renault localement qui possède les véhicules, qui met à la disposition de la ville de Nice ces véhicules sur la voie publique. Ces véhicules sur la voie publique ont des emplacements réservés. Ça, c’est le partenariat que l’on peut avoir par exemple avec la ville de Nice.

Et les citoyens peuvent prendre ces véhicules, ouvrir, grâce à une application Mobilize Share, le véhicule, et payer en fonction de l’usage qu’ils en auront fait. On travaille aussi avec des petites villes en zone rurale. Je vais citer une petite commune qui s’appelle Luitré-Dompierre, qui est dans l’ouest de la France et qui est venue vers nous pour avoir quelques véhicules à proposer à ses citoyens pour faciliter la mobilité de ces citoyens-là. Il s’agit de quelques véhicules, entre 2 et 5 véhicules.

Même chose aussi — et ça, ça fonctionne bien — en Belgique, où le concessionnaire local devient acteur de la mobilité, une mobilité locale, une mobilité de proximité et propose ce service à la commune qui le souhaite. La commune, là, je cite le cas de la Belgique, a souhaité utiliser et paye une partie du loyer de ces véhicules pour ses besoins propres. C’est-à-dire pour ses collaborateurs, afin que les personnes travaillant à la mairie puissent se déplacer, travailler la journée. Ils réservent sur certaines tranches horaires ces véhicules et le reste du temps, c’est mis à la disposition des citoyens qui peuvent eux-mêmes réserver leur véhicule avec l’application. Et comme je vous l’ai dit, payer à l’usage, et remettre ce véhicule là où ils l’ont trouvé. Ça profite à tout le monde, à la fois pour des besoins professionnels des collaborateurs de la mairie et pour des besoins personnels et professionnels aussi des citoyens qui vivent dans ces petites villes.

Et pour vous, quels sont les enjeux de ce nouveau monde de mobilité et quel est le rôle de Mobilize pour répondre à ces enjeux ?

Mobilize a vraiment pour vocation de rendre accessible à tous de la mobilité au travers de l’autopartage, de la mobilité partagée, mais aussi accessible, une mobilité durable puisque la majeure partie de nos véhicules sont aujourd’hui des véhicules électriques. C’est accessible au travers d’une application, mais c’est aussi accessible en termes de coûts puisque les usagers payent à l’usage et ne possèdent pas le véhicule. Donc l’idée, c’est vraiment ça, c’est de passer à un autre mode de mobilité en proposant des mobilités que l’on peut utiliser comme bon nous semble, facilement, et pour lesquelles on ne paye que l’usage.

Et ce sera le mot de la fin. Merci Anne-Lise Castel et Marie Huyghe, d’avoir partagé avec nous vos idées et vos réflexions. Merci à vous de nous avoir suivis, et à très bientôt pour de nouveaux épisodes d’Open World avec Mobilize et Usbek & Rica.